Art caché & Décroissance (samedi, 07 février 2009)

par Alain Santacreu

 

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Georges Brunon, Le Grand Caillou, 2007, huile sur toile
 

 

 

" L'Église semble être le dernier obstacle

auquel puisse se heurter la volonté de puissance."

(Bernard Charbonneau, l'État)

 

 

Deux types de critique apparaissent aujourd’hui comme les dernières formes de contestation de la mégamachine sociale [1] : la décroissance économique de l’écologie radicale et la dissidence créatrice de l’art caché.

L’écologie invente une très vieille chose : la terre ; car, inventer, c’est découvrir et l’on ne découvre jamais que ce qui existe déjà. Mais à partir de quel homme s’invente la terre ? La réponse est dans saint Paul : « le premier homme, issu du sol, est terrestre ; le second vient du ciel. » [2] Alors, de quel homme la conscience écologique ? De l’homme de l’évolution qui aboutit au vieil homme ou de l’homme de la création qui débute avec l’homme nouveau ? Pour que l’homme invente la terre, il lui faut franchir le passage de l’homme de l’évolution à l’homme de la création.

« Cur Deus-Homo ? », c’est toujours la même question d’Anselme de Cantorbery : « Pourquoi un Dieu-Homme ? » Il n’y a pas d’écologie sans christologie. Pour le chrétien, l’écologie véritable n’a pas seulement une portée anthropologique et morale mais aussi eschatologique et métaphysique. L’homme selon les Lumières, tel est le vieil homme, violeur et incestueux, Œdipe moderne entre la nature, sa mère, et la machine, sa fille ; mais l’ homme nouveau est Lumière sur Lumière.

« Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». Le Christ ne dit pas ce qui revient à César mais l’histoire nous montre que, plus la chrétienté est vigoureuse, plus la part de César s’amenuise, tandis que lorsque la foi s’atténue, l’Église cède tout à César et subvertit la divine Parole en discours politique. Jamais sans doute l’Église n’aura été plus proche de l’État que depuis la loi de 1905 qui, en promulguant leur séparation, a dévoyé l’idée de laïcité en laïcisme. Bien sûr, la société chrétienne médiévale distinguait elle aussi le pouvoir temporel de l’autorité spirituelle mais, en même temps, elle les reliait en soumettant le premier à la seconde. Le laïcisme moderne renverse les rôles et supprime toute relation, si bien que l’autorité spirituelle doit abandonner le langage du spirituel pour se mettre à parler celui du temporel, au risque de se couper du monde. Pourtant, l’Église de la modernité, aussi loin qu’elle se soit égarée sur le chemin des compromissions, des concessions et des transactions, n’a pas totalement renoncé à l’Esprit car, sinon, rien ne permettrait plus à l’homme d’en appeler contre l’État. C'est pourquoi, aujourd’hui, l’art spirituel et l’écologie de l’Esprit doivent combattre ensemble pour sauver le monde. La guerre est totale car elle engage le destin de l’homme total sur la terre totale.

À la fin de sa vie, Claudel pensait que non seulement tout État, dictatorial, populaire ou démocratique, mais aussi toute institution politique s’opposait par essence à l’esprit chrétien : « L’apparition sur terre du Dieu fait homme a frappé comme d’inanité tous les pouvoirs temporels » [3]. L’ « anarchie chrétienne » est le contraire de l’utopie [4]. Pour Paul Claudel, commentateur de l’Apocalypse, tout pouvoir d’État est investi par Satan et se confond avec l’Antéchrist. l’État, quel qu’il soit, Claudel l’identifie à la Bête de la terre en laquelle il voit le Pouvoir temporel occupé, à toutes les époques, à faire fonctionner une société qui se passe de Dieu. Quand Jésus-Christ dit que son royaume n’est pas de ce monde, ce n’est pas une parabole, c’est très clair : il ne reconnaît sien aucun royaume de ce monde.

Il nous faut retrouver l’héroïsme anarchiste des chrétiens des premiers âges qui ne transigeaient pas avec leur foi et ne forlignaient pas avec leur conscience.

Si l’homme est à l’image de Dieu, le monde est à la ressemblance de l’homme. L’univers est créé, il mourra comme meurt le vivant, il disparaîtra, nécessairement, fatalement ; le miracle ne concerne que l’homme. Le miracle est la liberté de l’homme. Le miracle est celui de  l’homme créé à l’image et à la ressemblance. Ici, chaque mot porte : il y a l’image et il y a la ressemblance. L’image est celle du Père, la ressemblance est une autre image mais ce n’est pas l’image du Fils qui est l’image du Père. François d’Assise, dans ses admonitions aux frères : « Considère, homme, dans quelle excellence t'a placé le Seigneur Dieu : Il t’a créé et formé à l’image de son Fils bien aimé quant au corps, et à sa ressemblance quant à l’esprit » [5]. La ressemblance quant à l’esprit est l’image de l’Immaculée et c’est le concept le plus pur du Dieu créateur.

Quand l’homme se déifie, l’univers s’humanise. Quand l’homme devient son image, l’univers devient à sa ressemblance. L’humanisation de l’univers est le miracle de l’homme déifié. Adam nomme les bêtes et les crée à sa ressemblance, il les crée à sa ressemblance et non à son image. En nommant les bêtes, il les fait siennes, siennes d’une manière inexprimable. Son essence les a pénétrées. Il les a fixées, cousues à lui à jamais, comme une rhapsodie infinie, les affiliant à son équilibre, les immisçant à son destin. La liberté de l’homme est la loi de la création. Ce qu’on appelle aujourd’hui l’écologie n’est trop souvent qu’une forme de panthéisme athée et matérialiste, la véritable écologie est une branche de la mystique. Notre terre est une symphonie inachevée en attente de l’homme véritable.

C’est au milieu du XIXème siècle que le biologiste allemand Ernest Haeckel, inventa le mot « écologie » pour désigner la science des relations entre les organismes vivants et leur milieu naturel. Les partisans de ce que l’on appelle « développement durable » prônent un mode de développement maîtrisé par des techniques écologiquement rationnelles qui préserveraient la capacité de croissance des générations futures. Une telle conception ne remet pas en question la logique productiviste qu’elle vise au contraire à perpétuer par une gestion adaptée des besoins. Cette optique considère que la protection de l’environnement est conciliable avec une économie libérale, elle reste en cela fidèle à cette logique des Lumières qui a provoqué l’obscurcissement de la terre, la dégradation du milieu naturel, l’épuisement de la vie et le tarissement des ressources indispensables à la production de la croissance. L’idée de décroissance économique, aujourd’hui principalement soutenue par Serge Latouche [6], renverse par contre le paradigme productiviste.

Cependant, l’écologie politique, aussi radicale soit-elle, repose sur une attitude naturelle face à la vie. L’illusion selon laquelle on pourrait réfuter les nuisances du travail aliéné sans remettre en question l’aliénation du travail appartient au processus « littéraire » mis en place par le « sentiment de la nature » rousseauiste, fiction d’un « contrat social » qui ordonne l’ontologie politique de la modernité. L’hypnose subjectiviste nous oblige ainsi à croire que l’on peut utiliser une technologie conçue pour la servitude de l’homme afin d’obtenir son bonheur.

L’esprit de l’écologie, c’est la christologie. Le Fils de l’homme est pour l’homme le sens de sa vie terrestre. Seul l’Amour peut dé-penser le politique et décolonialiser la pensée. En créant l’homme, Dieu voit son Fils : le Christ lui sert de modèle pour créer l’homme à son image. Il n’y a pas de Nature en soi, il n’y a de Nature que pour Dieu. Contrairement à l’esprit païen, la nature n’a pas de valeur intrinsèque [7] pour le chrétien.

La dimension « politique » de l’existence chrétienne trouve ainsi dans la conscience écologique son vrai sens : le recours au paradigme « réaliste » de la vie. En effet, l’écologie radicale ne peut être ni païenne ni libérale. Si, selon Serge Latouche, l’expression « développement durable » est un oxymore, parler d’une « décroissance païenne » en est un autre.  Une écologie nominaliste est un oxymore dans la mesure où les valeurs nominalistes sont les promotrices du paradigme productiviste. Le nom pour l'esprit bourgeois n’est pas l’expression du Verbe, il est un signe arbitraire qui lui permet de désigner l'avoir, la marchandise [8].

En défendant les espèces menacées les écologistes se révèlent d’ailleurs, malgré qu’ils en aient, de véritables scolastiques réalistes. Quand la population d’une espèce descend au-dessous d’un certain seuil-limite d’individus elle disparaît. La baisse, puis la disparition totale de l’espèce ne peuvent plus être enrayées.

Le pigeon migrateur (Ectopistes migratorius) était une espèce d'oiseau, aujourd'hui éteinte. Au début du 20 ème siècle, d’immenses troupes de ces oiseaux s’égayaient encore dans les cieux américains. En cent ans à peine, d’énormes populations déclinèrent jusqu’à ne plus compter qu’une poignée d’individus. Le tout dernier d’entre eux, une femelle, baptisée Martha, mourut dans sa cage au zoo de Cincinnati, le 1er septembre 1914, à une heure de l’après-midi. Avec elle disparaissait l’espèce. Cette observation réaliste démontre que l’espèce est première par rapport à l’individu. C’est bien l’espèce qui fait l’individu et non l’inverse. De la réalité de l’espèce, le réaliste tire l’idée de la réalité de la famille qui devient le modèle social représentatif – l’étymon grec d’écologie, oïkos, signifie la « famille ». 

La pensée réaliste se fonde sur l’analogie de l’Incarnation du Verbe. Puisque Dieu s’est incarné dans Jésus-Christ, l’homme médiéval cherchera constamment à expliquer les réalités d’en bas par celles d’en haut. Le monde temporel n’est que l’incarnation du monde surnaturel : l’homme a été fait à l’image de Dieu ; le langage à l’image du Verbe ; et la connaissance, à l’image de l’intelligence divine. C’est parce qu’il part toujours de la réalité spirituelle que l’homme médiéval comprend des idées comme la Trinité ou la Transsubstantiation qui demeurent inassimilables à l’intelligence nominaliste. C’est pourquoi, non seulement le nominalisme païen ramène le « spirituel » au « sacré » mais il reproche au spirituel d’avoir  désacralisé le monde !  Alain de Benoist peut ainsi affirmer dans son dernier ouvrage : «  La nature témoigne de la création, mais ne saurait être en elle-même esprit. Ainsi commence la " dédivinisation " du monde ( l’Entgötterung heideggerienne ), à laquelle fera suite ce que Max Weber a appelé son progressif "désenchantement"  (Entzauberung) » [9] .

L’entreprise nominaliste trace le passage de l’animal-machine de Descartes à l’État-machine d’Hobbes jusqu’à l’homme-machine de La Mettrie. Nous sommes toujours dans l’impasse de la révolution. Nous ne pouvons nous en sortir quand faisant la révolution de la révolution, c'est-à-dire en restaurant le paradigme réaliste, ce qui n’est pas « une révolution contraire mais le contraire de la révolution », selon la célèbre formule de Joseph de Maistre.

Pourquoi l’Incarnation ? Il y a deux lectures christologiques ; l’une, rétrospective et rédemptrice, l’autre prospective, orientée vers l’achèvement de la création. Pour saint Thomas, à la suite d’Augustin, si Adam n’avait pas péché, il n’y aurait pas eu le Christ. Pour Jean Duns Scot, le Christ Jésus est voulu de toute éternité, et indépendamment du fait que l’humanité soit devenue criminelle. Ce que Dieu veut d’abord, ce qui est premier dans son intention créatrice, c’est Jésus-Christ, l’homme véritablement uni à Dieu véritable. Dans cette perspective, l’homme n’est véritable qu’en tant qu’Isochristos. L’œuvre de l’homme est de se faire à l’image de Dieu : l’image de l’image doit se révéler l’image.

La christologie fransciscaine nous apparaît essentielle au combat spirituel de l’écologie et de l’art caché. Au lieu d’une évolution créatrice qui est le désir de Dieu pour l’homme, le monde régresse vers une entropie généralisée, car le nivellement des valeurs organiques vers l’inorganique entraîne la dégradation des valeurs esthétiques et spirituelles. Ainsi le synchronisme de l’art et de la nature se dévoile dans cette concomitance des combats. Le rythme intérieur de l’homme – le rythme du cœur de son cœur – s’anastomose [10] au rythme cosmique. La véritable esthétique, c’est la théorie et la pratique des efficiences constitutives de la vie universelle.

L'intuition fondamentale de la doctrine scotiste est le dialogue amoureux librement consenti entre Dieu et l'homme. Dieu étant l'infini en personne, accepter l’échange d’Amour avec Lui, revient pour l’homme à recevoir l’infini en soi – en esprit dans son âme et son corps. C’est une irruption de l’infini dans notre finitude, à l’image de l’Incarnation du Verbe en Jésus-Christ qui est le modèle de l’œuvre humaine.

Aude de Kerros, dans sa critique fondamentale et radicale a montré que l’art contemporain reposait sur le déni de la christogénèse, c’est-à-dire le refus de la vocation humaine, de l’ouverture à l’œuvre de l’homme assumé : « c’est une gnose, une substitution mystique, un corps symétrique et inverse du corps glorieux » [11]. De même, elle a souligné l’ « idéologie nominaliste » qui est celle de l’art contemporain : « Est de l’art ce que les artistes et le milieu de l’art déclarent être de l’art » [12]. Elle a aussi magistralement démontré la stratégie du totalitarisme libéral américain pour imposer l’art contemporain. Toutefois, le rôle anticipateur du totalitarisme marxiste ne doit pas être oublié car il n’y a pas eu vraiment de rupture mais plutôt une continuité culturelle entre l’avant-garde moderniste du début du XXème siècle et le triomphe de l’art contemporain. L’apparition du concept de culture, dans la langue même, au début du vingtième siècle [13],  est une conséquence de la séparation de l’État et de la religion. La culture naît de la mort de Dieu. Être cultivé, ce n’est plus être relié, c’est faire du tourisme dans le passé. En effet, bourgeois libéraux et marxistes révolutionnaires transfèrent dans la culture la vie de l’esprit, une superstructure qui se surajoute à l’infrastructure des faits économiques et sociaux. La culture est censée com-penser l’économique. Lorsque l’État se sépare de l’Église, l’économique devient scientifique et se transforme en Technoscience qui ne relève plus d’aucune valeur spirituelle ni morale.

L’AC [14] est une machine de guerre du grand capitalisme américain pour faire l’économie de la culture. Avec l’AC, c’est désormais l’économique qui pense la culture. On s’aperçoit que la culture, en tant que superstructure, n’aura été qu’une phase transitoire vers la totalisation sociale absolue.  Dans la société productiviste, la Science et la Technique se réservent le fond de la Réalité, il ne reste plus que l’art des formes pour tenir lieu de Vérité. Pour l’idéologie productiviste – libérale ou marxiste – le spirituel, c’est le formel.  Le processus de la culture est donc celui d’une désincarnation formaliste. Le structuralisme sera, dans les années 60, l’idéologie universitaire qui viendra soutenir l’émergence de l’AC. Le monstre social digère l’esprit pour le restituer en culture : c’est le « caca artaudien ». La société se débarrasse à bon compte des forces spirituelles qui pourraient la contester. L’hostilité apparente à la Culture des différentes avant-gardes ne se distingue pas de sa valorisation : le Surréalisme n’est qu’une attaque littéraire contre la Littérature. Il s’agissait pour la Technoscience d’en finir avec la tradition spirituelle qui se survivait dans la culture bourgeoise. C’est pourquoi, sous l’influence de la sociologie anglo-saxonne, un grand nombre d’intellectuels occidentaux sont passés de Moscou à New York comme si de rien n’était, en continuant à utiliser une terminologie marxisante. Sous couvert d’objectivité scientifique, ils ont entrepris une justification des comportements collectifs comme faits culturels, préparant ainsi la voie royale de l’AC :  Le mot culture, qui évoquait le raffinement intellectuel  et  la distinction désignera  la totalité des comportements humains, se confondant ainsi avec l’anthropologie moderne.

La post-modernité advient avec la disparition de la culture comme superstructure des sociétés modernes. La culture, substituée à la religion, n’a plus lieu d’être : l’Art caché et l’Écologie radicale sont un combat pour l’Esprit.

 

NOTES

[1] l’État est la mégamachine (Cf. Serge Latouche, La mégamachine, La Découverte/M.A.U.S.S, 2006. ) qui impose l’extension de la logique technicienne à la totalité de la vie sociale. Si la machine peut être considérée comme une organisation concrète, l’organisation politique, l’État, doit l’être comme une machine abstraite.

[2] 1 Co 15, 47.

[3] Paul Claudel, Paul Claudel interroge l'Apocalypse, Gallimard, 1952, p. 97.

[4] l'Utopie est le projet du pouvoir technique en voie de réalisation.

[5] Adm 5.

[6] L’œuvre de l’économiste et sociologue français Serge Latouche s’inspire plus particulièrement des travaux de François Partant, Robert Jaulin, Nicolas Georgescu-Roegen, Bernard Charbonneau, Jacques Ellul, Christopher Lasch.

[7] Sur cette question, cf. le dernier chapitre, « La nature et sa "valeur intrinsèque"», de l'ouvrage d'Alain de Benoist, Demain, la décroissance ! Penser l'écologie jusqu'au bout, Éditions Édite, 2007, pp. 173-199.

[8] En ce qui concerne la querelle du réalisme et du nominalisme, cf. Alain de Libera, La querelle des universaux. De Platon à la fin du Moyen Age, Éditions du Seuil, 1996.

[9] Alain de Benoist, op. cit., p. 145. On ne saurait s’illusionner sur les fluctuations intellectuelles d’Alain de Benoist, son antichristianisme viscéral demeure sous-tendu par une optique nominaliste du monde. Son rejet absolu de l’Incarnation  et sa vision binaire du Créé et l’Incréé, en font un « nominaliste par excellence », comme le qualifia un jour son ami Armin Mohler  ( cf. Armin Mohler, « Le tournant nominaliste : un essai de clarification » in Nouvelle École, n°33, été 1979, p. 13).

[10] Une anastomose désigne, en médecine, une connexion entre deux structures, organes ou espaces.

[11] Aude de Kerros, L’Art caché, Eyrolles, 2007, p. 79.

[12] Aude de Kerros, op.cit., p.15.

[13] En Angleterre et en France, le terme (de l’allemand « Kultur ») ne passera vraiment dans le langage courant qu’après 1918. Il est donc « contemporain » de l’avant-garde dite « historique ».

[14] Nous reprenons l’acronyme proposé par Christine Sourgins : « AC » pour « art contemporain ».

 

 

 

 

 

 

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