Lumière sur les Paroles du Notre Père (mardi, 30 juillet 2013)

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par Jean-Louis Bolte

 

   Désormais, c’est la version du Notre Père adoptée en 1966 par le Saint Siège qui a remplacé toutes les variantes locales, soit :

   "Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite, sur la terre comme au ciel. Donne nous aujourd'hui notre pain de ce jour. Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Et ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre-nous du mal."

   Toutefois, cette traduction, dite oecuménique, très proche de la traduction Segond de Matthieu 6, 9-13, s'écarte en un point essentiel de la plupart des manuscrits d'origine. Et alors que le texte liturgique français dit : « Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés », le texte latin, pour sa part, correspondant à la majorité des manuscrits grecs, dit littéralement : « Remets-nous nos dettes, comme nous les remettons aussi à nos débiteurs ».  

[Traducion latine des manuscrits grecs : Pater noster, qui es in caelis sanctificetur nomen tuum adveniat regnum tuum fiat voluntas tua sicut in caelo et in terra. Panem nostrum quotidianum da nobis hodie et dimitte nobis debita nostra sicut et nos dimittimus debitoribus nostris et ne nos inducas in tentationem sed libera nos a malo. Amen.] 

    Voici le texte de la traduction de la Bible de Jérusalem de Matthieu 6, 9 13, proche par ailleurs de la traduction adoptée par la Bible de la liturgie :

   " Notre Père qui es dans les cieux, que ton Nom soit sanctifié, que ton Règne vienne, que ta Volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien. Remets-nous nos dettes comme nous-mêmes avons remis à nos débiteurs. Et ne nous soumets pas à la tentation ; mais délivre-nous du Mauvais."

   Évidemment, la question est de savoir en quoi la différence de traduction peut créer problème. Et de comprendre par là pourquoi la traduction orthodoxe a cru devoir s'écarter de la traduction œcuménique, et pourquoi nous aurions intérêt à faire de même.

   Un message récent de Jésus à un petit prophète colombien, en date du 6 juin 2013, nous apporte là-dessus un éclairage décisif, et nous indique pourquoi nous devons adopter une traduction proche de la traduction orthodoxe, par exemple le texte de la traduction de la Bible de Jérusalem. Voici des extraits de ce message intitulé : " Parole de Jésus au Saint-Sacrement à Sa Hiérarchie Ecclésiastique".

   Jésus parle : " Paix à vous, Hiérarques de mon Église.

   Hiérarchie Ecclésiastique, pourquoi avoir changé la prière du Notre Père que J'ai enseignée à mes disciples ? 

   La prière du Notre Père que vous priez aujourd'hui n'est pas celle que J'ai enseignée à mes disciples, quand ils m'ont demandé : "Maître enseigne-nous à prier", et que Je leur ai dit de dire ainsi : " Notre Père qui es dans les cieux, que ton Nom soit sanctifié, que ton Règne vienne, que ta Volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien. Remets-nous nos dettes comme nous-mêmes avons remis à nos débiteurs. Et ne nous soumets pas à la tentation; mais délivre-nous du Mauvais." (Matthieu 6, 9-13)

[Texte espagnol original : "Padrenuestro que estás en el cielo, santificado sea tu nombre, venga a nosotros tu reino, hágase tu voluntad en la tierra como en el cielo. Danos hoy nuestro pan de cada día, perdona nuestras deudas, como perdonamos a nuestros deudores, no nos dejes caer en tentación y líbranos del mal". (Mateo 6. 9 al 13)]

   Mon troupeau, les mots dettes et débiteurs couvrent non seulement vos dettes personnelles et spirituelles, mais aussi les dettes de vos ancêtres et de vos défunts. Quand vous dites : pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés, vous vous référez à des fautes strictement personnelles, sans tenir compte de la dimension intergénérationnelle, Je veux dire, de vos défunts et de vos ancêtres.

   Dans la prière du Notre Père que J'ai enseignée à mes disciples se manifeste la miséricorde, l'amour, le pardon et la protection de Dieu le Père pour ses enfants. La prière du Notre Père telle que vous la priez aujourd'hui ne tient pas compte de vos ancêtres et de vos défunts. Lorsque vous changez les mots dettes par offenses et débiteurs par offensés, cela manipule et déforme le plan de salut de Dieu. La prière du Notre Père, telle que mon Père me l’a enseignée pour être donnée à ses enfants, a le pouvoir de libérer vos âmes, ainsi que celles des défunts et des ancêtres de vos familles, si vous priez avec foi. C'est une prière d'exorcisme qui vous libère des attaques du malin, et vous protège de ses pièges, c'est aussi une prière de vie et une nourriture pour votre esprit. C'est la prière qui vous apporte non seulement la nourriture corporelle, mais, le plus important, la nourriture spirituelle que Je suis.

   Hiérarques de mon Église, bergers de mon troupeau, Je vous demande de tout mon cœur de recommencer à prier le Notre Père comme mon Père me l'a enseigné, parce que tel que vous êtes en train de le prier et de l’enseigner à mon troupeau, il n’a pas la même valeur et le même pouvoir spirituel. En changeant les mots dettes par offenses et débiteurs par offensés se perd l'action miséricordieuse et libératrice du Père envers ses enfants ici-bas, et envers les âmes de vos ancêtres et de vos défunts dans l'éternité. 

   La prière du Notre Père jointe au Credo et au Magnificat constituent un ensemble de puissantes prières qui rassemble tout le plan de Salut que mon Père a préparé pour l'humanité.

   C'est ma paix que Je vous laisse, c'est ma paix que Je vous donne. Repentez-vous et convertissez-vous, car le royaume de Dieu est proche. Votre Maître et Pasteur, Jésus au Saint-Sacrement." 

   Soulignons que ce qui est enseigné ici - à savoir que la prière du Notre Père, telle qu'elle fut donnée à Jésus par son Père, si elle est priée avec foi, a un pouvoir libérateur pour nos âmes, ainsi que pour celles de nos défunts et de nos ancêtres, - ne concerne pas tant ce qu'une nouvelle doctrine appelle la guérison de l'arbre généalogique, que l'universalité du pardon dans la communion des saints, à travers l'espace et le temps. Autrement dit, nous ne devons pas nous contenter de pardonner à nos contemporains - pensons aussi à nos parents défunts et à nos ancêtres, et de façon plus large à tout défunt à qui nous pouvons être liés par une dette, de quelque façon qu'on l'entende. Le pardon doit s'étendre aussi loin que s'étend l'Église dans sa triple dimension militante (ici-bas), souffrante (au Purgatoire), et glorieuse (au Ciel).

 

   Pour illustrer ces propos voici un témoignage de Maria Simma, une âme charismatique en contact avec les âmes du Purgatoire, qui nous parle du refus de pardonner par delà la mort :

    Question : Maria, pouvez-vous me donner un exemple où le refus de pardonner a entraîné l’apparition d’une maladie? 

   Réponse de Maria : "Oh! C’est si souvent la cause d’une maladie. Oui, je me souviens d’un cas à Innsbruck où une jeune femme ne pouvait pas pardonner à son père. La situation était la suivante: lorsque son père vivait, il ne procurait jamais aucune joie à ses enfants et, dans le cas de cette jeune femme, lorsqu’une bonne position s’est présentée, il a refusé de la lui laisser prendre. C’était un travail qui lui aurait donné une bonne formation et le fait de le lui interdire l’a obligée à errer dans la vie sans une éducation adéquate. 
   Et c’est cela qu’elle ne pouvait tout simplement pas lui pardonner. Peu de temps après sa mort, il lui est apparu - pas seulement une fois, mais trois fois - en la suppliant de lui pardonner. Mais non, sa fille ne le pouvait tout simplement pas. Elle est alors tombée malade et durant sa maladie, l’idée lui est soudain venue qu’elle devrait lui pardonner. C’est ce qu’elle a fait, et très profondément, de tout son cœur. La maladie a rapidement disparu. 
   Je ne me souviens pas exactement de quelle maladie il s’agissait, mais il était devenu très clair qu’elle était due à ce long refus de pardonner. On ne peut pas toujours oublier les choses, mais on doit toujours pardonner. Le refus du pardon est le plus lourd fardeau dont nous puissions nous charger et la cause des plus grandes limitations que nous puissions nous imposer en cette vie. 
   En apportant tout cela à Dieu, nous redevenons tellement plus libres et plus comblés. Et le pardon sera suivi d’une compréhension bien plus profonde de ce qui s’est réellement passé. Cela aussi est une grâce immense et très importante".

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