Gabriel Arnou-Laujeac, un météore poétique (jeudi, 08 août 2013)

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Gabriel Arnou-Laujeac

Plus loin qu'ailleurs

Éditions du Cygne, 2013

56 p., 10 €

 

   Gabriel Arnou-Laujeac est un de ces “horribles travailleurs” dont a parlé Rimbaud, un de ces poètes dont la quête commence à l’horizon où d’autres se sont effondrés. Son écriture est rythmée par la déchirante mélancolie de l’état auroral. Langage poétique et mystique où l’âme devient mémoire : mémoire de soi en tant qu’image de Dieu.

   Subjectif, non préformé, son récit-poème rejette tout formalisme, adoptant une prose poétique libérée de la ligne même, sans autre typographie que la perspective du sens et de la profondeur.

   Cette prose semble suspendue dans les airs et ne se laisse saisir que si l’on consent à quitter les mots, voguant au gré de leur souffle, pour s’attacher à l’image qui se détache du verbe, image de l’image par laquelle nous retournons à notre port d’attache communiel.

   En nos temps d’insignifiance, vides de vivance profonde, ce magnifique texte poétique, tel un météore, nous rappelle à la vérité du non-oubli. Si la reconnaissance de notre appartenance à l’Être est un consentement, lire Arnou-Laujeac, c’est consentir amoureusement au dire de l’Amen.

Alain Santacreu

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