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mardi, 06 octobre 2020

Revue Contrelittérature n°3 : ART RADICAL

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180 pages, 13€

 

   La production de l’œuvre artistique moderne est tout imprégnée de l’idéologie capitaliste. L’art est une distinction sociale dont la naissance correspond à l’avènement de L’État. L’art peut-il s’extraire de l’espace-camp du spectacle intégré ? La possibilité d’un art radical dépend de cette libération. Cet art serait l’utopie expérimentale et existentielle – plus éthique qu’esthétique – qui œuvrerait à une transformation absolue des conditions de l’existence collective et individuelle : un retour révolutionnaire à l’échange symbolique entre l’amour et la mort, une ouverture à la rencontre écosophique. 

 

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SOMMAIRE

 

José Dupré : Racine broyée par l’Adversaire (p. 7).

Thibault Isabel : L’alliance de l’apollinien et du dionysiaque (p. 21).

Alain Santacreu : Vers un nouveau cosmisme (p. 31).

Brice Bonfanti : Chant d’Utopie Palghat, Inde (p. 47).

Raphaël Juan, Arcanes et demeures (p. 63).

Filippo De Dominicis : Non esisto dunque sono (p. 75).

Sophie A. Amazias : Sois une femme, nom de (p. 87).

Jordi Riba : Jean-Marie Guyau : être une vérité en action (p. 103).

Étienne Ruhaud : Unica Zürn : vie mode d’emploi (p. 117).

Unica Zürn : 3 poèmes-anagrammes (p. 121).

Alain Santacreu : Le corps-anagramme d’Unica Zürn (p. 125).

Thierry Jolif : Cartographie punkaïniste (p. 139).

Frédéric Dufoing : Bergson Music (p. 149).

Arta Seiti : Malévitch, “Supremusou la liberté de l’infini (p. 159).

Arta Seiti : Nous sommes rouges poème (p. 171).

*** Auteurs (p. 173).

*** Illustrations (p. 177).

 

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ABSTRACTS

 

José Dupré : Racine broyée par l’Adversaire 

   On peut seulement dire qu’il EST une réalité originelle dont tout découle, d’ordre spirituel et de paramètres multiples. Sur Terre, l’évolution du vivant montre un accroissement de la conscience des individus avec chaque saut évolutif. Il en résulte une hypothèse forte : ÊTRE émane l’univers pour accéder à la soi-conscience.

   Cette émanation n’est pas un acte créatif conscient, qui supposerait une technoscience, mais l’acte de nature artistique sur la force du sentiment et par impulsion volontaire. La première manifestation de l’univers est une œuvre psychique d’inspiration spirituelle. Elle se rétracte chez l’artiste qui ressent monter en lui-même, puis dans son âme, l’œuvre de sa production. Mais les phénomènes du monde révèlent une Puissance des obstacles (le contre-être) appliquée à détruire le fruit de la conscience. Dès la première émanation, le contre-être va la broyer en un état plasmatique réduit à l’ordre matériel. Ce n’est pas cependant la naissance de l’univers, comme on le croit à tort, mais son avortement criminel. Alors, ÊTRE reprend une tâche immense et douloureuse : réorganiser par la force de l’esprit, son œuvre initiale, fragmentée presqu’à l’infini. La part artistique d’activité de toute entité consciente coopère avec cette tâche. Les souffrances de la condition existante donc y compris humaine résultent de cette situation tarée de l’univers. L’ignorer ne nous en dispense pas. Tout au contraire.

 

Thibault Isabel : Apollinien et dionysiaque

   Pour Friedrich Nietzsche, dans La Naissance de la tragédie, les notions d’apollinien et de dionysiaque sont les deux polarités constitutives de l’art. Le rôle de l’art est de nous donner accès à l’essence du monde, à la Volonté. Cependant il faut qu’Apollon cohabite avec Dionysos sans pour autant le dominer : une forme de conciliarité est nécessaire pour que se réalise l’équi-libre harmonique caractéristique d’un art radical.

 

Alain Santacreu : Pour un nouveau cosmisme

   Les mouvements politiques alternatifs qui ont tenté de construire des sociétés libérées du joug capitaliste ne sont pas des mouvements ouvriers urbains mais reposent au contraire sur des communautés paysannes. Le dernier Marx, dans les dernières années de sa vie, avait pris conscience de la force subversive de la paysannerie, héritière de la commune archaïque. Cette réalité révolutionnaire de la ruralité pose le problème de l’antagonisme entre le local et le global, entre le lieu et l’espace. Mais, entre la chôra (le lieu) et le topos (l’espace), apparaît un troisième terme, metaxu, l’entre-deux, qui se révèle être le tiers caché de l’art radical.

 

Brice Bonfanti : Chant d’Utopie : Palghat (Inde)

   Une magnifique évocation poétique du monde des warlis, ce peuple indien aborigène qui, durant des millénaires, est parvenu à préserver son âme à travers une technique archaïque du dessin que l’on retrouve dans les peintures ru-pestres d’Inde et d’ailleurs : l’art radical montré à vif par le poème.

 

Raphaël Juan : Arcanes et demeures

   Faire renaître les sources archétypales de notre communauté humaine, tel est le fondement de la poésie en tant que créatrice de formes et de civilisations. Les arcanes poétiques se découvrent en habitant les œuvres, celles d’Hölderlin, de René Chard, de Giono, ou encore de l’Albert Camus de Noces, par exemple. L’intégration du poète dans la communauté où il demeure, même si elle se nourrit souvent de révolte ou de contestation, est l’acte majeur de l’art radical.

 

Filippo De Dominicis : Non esisto dunque sono

   À travers son travail d’adaptation théâtrale de l’œuvre de Carlo Collodi, Les aventures de Pinocchio, Carmelo Bene (1937-2002) est parvenu à radicaliser l’art de l’acteur, le ramenant à sa source vocale. Le corps de l’acteur devient le lieu premier de l’événement théâtral et le monologue s’impose comme la forme radicale de l’art dramaturgique car il ramène à la voix seule le sens de l’œuvre littéraire.

 

Sophie A. Amazias : Sois une femme, nom de

   À travers sa rencontre avec La nuit spirituelle, le poème de de Lydie Dattas écrit contre Jean Genet, Sophie A. Amazias s’arrime à réhabiliter le femina, la foi mineure dans l’histoire de la sensibilité féministe, et fait théâtre de l'humi-liation théologique de la femme comme racine révolutionnaire du drame tragique.  

 

Jordi Riba : Jean-Marie Guyau : une vérité en action 

   Jean-Marie Guyau est né en 1854, à Laval, et mort en 1888, à Menton. Sa courte vie, très tôt atteinte par la maladie, ne l’a pas empêché de créer une œuvre importante, qui fut reconnue comme telle et qui mériterait d’être redécouverte. Il faut dire qu’il fut d’une précocité étonnante : licencié ès lettres à 17 ans, couronné à 19 ans par l’Académie des sciences morales et politiques (pour un mémoire de 1300 pages sur La morale utilitaire depuis Épicure jusqu’à l’école anglaise contemporaine), il enseigne la philosophie dès sa vingtième année (au lycée Condorcet, qu’il quittera pour raisons de santé), et publie à 24 ans un livre étonnamment riche et novateur, qui est resté un classique des études épicuriennes (La morale d’Épicure et ses rapports avec les doctrines contemporaines, 1878). Il est surtout connu pour deux ouvrages – que Nietzsche avait lus avec intérêt et qui ont inspirés la pensée anarchiste – où il présente une philosophie d’inspiration immanentiste et vitaliste : l’Esquisse d’une morale sans obligation ni sanction (1885) et L’irréligion de l’avenir (1887).

 

Étienne Ruhaud : Unica Zürn : vie mode d’emploi

   Quelques jalons biographiques sans concession sur l’inquiétante étrangeté du destin de celle qui fut la compagne d’Hans Bellmer et une des grandes figures féminines du surréalisme.

 

Alain Santacreu : Le corps-anagramme d’Unica Zürn

    L’art de l’anagramme que pratiqua Unica Zürn est un acte d’art radical contre la loi du langage. Jean Baudrillard a montré l’importance primordiale de l’anagramme comme force libératrice, inhérente au langage, capable d’opérer un renversement de la valeur du signe et d’ouvrir la perspective d’un au-delà de la loi du code linguistique. Il prend appui sur Les cahiers d’anagrammes de Saussure pour dévoiler le statut différentiel du poétique. En effet, dans l’anagramme, le principe de la réversibilité de chaque terme de la langue met fin à la linéarité du langage, puisque l’anagramme, en procédant au rebouclage du langage sur lui-même, provoque un “saut qualitatif” qui le rend circulaire. Cette circularité est l’érotisation féminine du Verbe.

 

Thierry Jolif : Cartographie punkaïniste

  Méconnu en France, David Wojnarowicz (1954-1992), artiste polymorphe (peintre, poète, photographe, cinéaste) est un représentant du mouvement punk américain des années 1980. Cet art sauvage et urbain doit être replacé dans la lignée des courants révolutionnaires de l’art moderne, depuis les avant-gardes russes au mouvement Dada, en remontant jusqu’à Rimbaud et Lautréamont. L’authenticité de cette œuvre marginale avait été soulignée en son temps par le philosophe Félix Guattari.

 

Frédéric Dufoing : Bergson Music

   L’expressivité musicale conceptualise un discours au-delà de l’esthétique : elle amène un aspect éthique et (méta)politique. C’est ainsi que la dimension de la durée dans la musique microtonale de l’américain Harry Partch renvoie à l’Essai sur les données immédiates de la conscience d’Henri Bergson. Au plan de la rythmique, on retrouve aussi la durée bergsonienne chez un autre compositeur américain, Steve Reich. On peut considérer que l’expressivité musicale culmine dans un certaine approche du silence de la conscience, comme le montre par exemple le magnifique album Spirit of Eden de Mark Hollis.

 

Arta Seiti : Malévitch, “Supremus la liberté de l’infini

   Avant la Révolution d’octobre de 1917, on assiste à une rupture  dans  l’art  – comme champ d’action – afin de briser les conventions de la domination politique et culturelle. La “pureté” et  le “rien” des toiles emblématiques libres de Malévitch annoncent cette scission. Démontrer cette rupture par l’esthé-tique de la résistance renvoie, dans un premier temps, à la tension intérieure de l’artiste, à sa métamorphose. Tel que l’énonce le mouvement de l’avant-garde russe, la dynamique de l’art traduit de nouvelles formes de démocratie. La liberté de l’infini conjuguée à l’espace cosmique de Kasimir Malévitch se déploie, signe le rejet du passé et appelle le renversement dans  l’art, en vue de le mettre au service de la vie.

 

 

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