vendredi, 10 juin 2022
Anthropologie fondamentale pour une gnose anarchiste
Anthropologie fondamentale
pour une gnose anarchiste
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Alain Santacreu
Vous êtes de ce monde
et je ne suis pas de ce monde.
– Jean 8, 23
L’homme est un animal social ; en lui, l’humanité n’est pas innée : un enfant élevé par des loups sera plus proche du loup que de l’homme. Mais la solidarité des loups envers cet enfant nous montre que les relations sociales ne sont pas spécifiquement humaines et qu’il est insuffisant de définir l’homme comme un animal social, la socialité étant partagée par d’autres espèces. La vie en société est-elle un moyen d’affranchissement pour l’individu ou une cause d’asservissement ? mène-t-elle à une extension de la liberté individuelle ou à son amoindrissement ? Telles sont lesquestions déterminantes qu’une anthropologie anarchiste devrait se poser car, si la société transmet à l’homme la possibilité de son humanité, elle ne le fait qu’en le privant d’une part essentielle de sa potentialité de vivre en humain. Ce qui fait l’humanité de l’homme est l’objet de ce que nous pourrions appeler l’anthropologie fondamentale, science de la reconnaissance du principiel dans l’humain : la conscience de la vie contre le monde.
illustration : photographie de Kader Benamer
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Ce texte est paru initialement dans le n°5 de Contrelittérature.
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