dimanche, 07 mars 2010
De quoi Badiou est-il le nom ?

Odieux Badiou !
par Alain Santacreu
Que Badiou soit un des noms du « très bas », on s’en persuadera en lisant l'essai ravageur de Kostas Mavrakis. Ce petit livre très dense est un acte de foi, un autodafé subjectif, une critique « intérieure » de la praxis de l’autocritique maoïste. En effet, dans les années 70, Badiou collabora à la revue Théorie et politique fondée par Mavrakis, alors proche zélateur de la Gauche prolétarienne et, vingt ans plus tard, il présida le jury de la thèse universitaire soutenue par l’auteur. Cette histoire est donc celle d’une relation de maître à disciple, d’une amitié intellectuelle qui, en se terminant mal, nous vaut aujourd’hui cet ardent pamphlet philosophique.
Le titre nous oriente vers la finalité de l’ouvrage. Dans De quoi Sarkozy est-il le nom ? (2007), best-seller qui a contribué à sa notoriété médiatique, Badiou, sous prétexte de critiquer notre fraîchement émoulu président, exposait sa vision politique ; le détournement du titre de son ouvrage par Mavrakis est mimétique : l’auteur, tout en proposant une critique irradiante de celui qu’il nomme – avec quelque ironie, espérons-le ! – « le plus grand philosophe vivant », en profite pour avancer ses propres convictions politique, religieuse et esthétique. Ainsi, Badiou devient pour Mavrakis ce que les hindous appellent un upaguru, c’est-à-dire une « cause occasionnelle » susceptible de déclencher une prise de conscience, une ouverture spirituelle. Comme l’affirme le proverbe, « le diable porte pierre » : un étron peut, en certaines circonstances, jouer le rôle d’upaguru.
La rupture de Mavrakis avec Badiou a lieu en 2005, lorsque paraît Le Siècle, une apologie éhontée de l’art contemporain. Badiou y approuve les avant-gardes artistiques qui, tout au long du vingtième siècle, ont préféré « sacrifier l’art que céder sur le réel » [1]. La mort de l’art est donc, selon lui, l’acte sacrificiel qui permet la réalisation du réel, c’est-à-dire « la mort de Dieu ». Si Badiou n’avait pas joint sa voix aux ennemis de l’art, sans doute ce petit livre n’aurait-il pas vu le jour. Docteur en philosophie et en arts plastiques, peintre, Kostas Mavrakis a publié, en 2006, Pour l’Art. Éclipse et renouveau, ouvrage auquel il renvoie très souvent tout au long de son pamphlet.
Pour Badiou, les avant-gardes, en destituant l’œuvre de l’artiste, avaient pour finalité un art matérialiste et athée. Mavrakis ne semble pas remettre en question cette interprétation. Contrairement à d’autres analyses contemptrices de l’art contemporain, comme celles de Christine Sourgins ou d’Aude de Kerros, il ne relève pas la rupture essentielle qui se joue, au détour des années 60, avec le schisme duchampien, ce qui l’amène à voir une continuité nihiliste entre le modernisme et ce qu’il appelle le non-art. Ainsi, en ce qui concerne plus particulièrement le domaine russe, il ne distingue pas entre modernisme et modernité, deux notions fondamentales dans l’évolution de l’art moderne, développées par Gérard Conio dans L’Art contre les masses où cet auteur démontre la contradiction entre l’organicité moderniste et spirituelle du cubo-futurisme et la mécanicité de la modernité matérialiste et constructiviste. Un parallélisme serait aussi à faire , selon nous, entre l’échec de cette avant-garde radicale et l’écrasement du socialisme non-étatique des conseils ouvriers : « Les artistes et les poètes d’avant-garde avaient une tout autre visée que le bolchévisme. La plupart d’entre eux se sentaient plus proches du mouvement anarchiste. Tatline avait conçu et fabriqué un poêle pour les frères Gordine, les dirigeants de ce mouvement. Malévitch écrivait dans la revue Anarkhia. Mais quand les anarchistes furent éliminés, comme tous les partis et courant de gauche, les jeux étaient faits. » [2] L’idée archétypale du communisme est chrétienne et c’est bien pour cela qu’il s’agissait d’étouffer l’avant-garde radicale avant, qu’au delà de l’ombre portée de l’anarchisme, elle ne prenne conscience de l’esprit « traditionnel » de l’idée libertaire.
La pensée badiouesque n’est que la soufflure du mot-baudruche « communisme » que Mavrakis, lui, par sa conversion, a crevé à la fine pointe de son âme. L’ancien disciple n’hésite pas à plonger son calame dans l’eau vaseuse et croupissante où le maître s’est baigné. Il le fait apparemment sans dégoût, c’est charitable et salubre : pourquoi faudrait-il masquer, déguiser, farder, altérer, incliner la vérité pour ne pas mécontenter, blesser, vexer tous ceux qui sont malades et qui nous contaminent ? Un chrétien ne peut se faire le complice de ceux qui maintiennent « la Vérité captive » – pour reprendre le titre de l’ouvrage remarquable de Maxence Caron. Mavrakis, désigne Badiou comme son « adversaire », c’est peu dire car, bien loin d’être une respectable joute philosophique, il s’agit là d’un véritable combat pour l’âme de l’homme, du destin de l’art, le plus fondamental des enjeux civilisationnels, selon Mavrakis.
Badiou, toute honte bue, a osé émettre l’hypothèse d’une invariance idéelle, presque platonicienne, du communisme. L’ancien maoïste s’est permis de revisiter l’histoire et de se réapproprier les luttes authentiques des opprimés que le totalitarisme bolchévique – qu’il soit russe, chinois ou de Pétaouchnok – a toujours écrasées. De quel côté, odieux Badiou, étaient les invariants communistes tout au long de l’histoire : en 1921, à Cronstad, en 1937, à Barcelone, en 1956, à Budapest et, même, en 1968, à Paris ? Il est abject de présenter comme une fatalité de l’histoire le fait que la révolte spontanée des masses soit systématiquement appropriée et détournée par les forces historiques qui deviendront ultérieurement dominantes. Ce fut le cas en 1968, quand les étudiants, les intellectuels et les ouvriers, tous lobotomisés par le marxisme-léninisme, préparaient la voie de la nouvelle élite techno-libérale. Être maoïste en 1968, ce n’était pas « tenir un point de réel » mais participer à la mystification de l'histoire. Alors que Badiou est resté immuablement maoïste, Mavrakis, en se convertissant au christianisme, s’est ouvert à la Présence réelle.
Dans son pamphlet, Mavrakis démontre de façon admirable combien les positions badiouesques rejoignent celles de ce libéralisme qu’il prétend combattre : « Le monde du grand capital transnational unifié par le marché et la circulation des signes monétaires engendre une idéologie qui exalte l’uniformisation dont une variante s’exprime dans les écrits politiques de Badiou ». (p. 19) La peur de Badiou, c’est de perdre son nom ; et cette peur, la crainte de décevoir ses affidés, le précipite dans ce « pétainisme analogique » qu’il prétend dénoncer : il vend son âme comme un ready-made, à l’unisson des Pinault et Arnault, sa philosophie s’assimile au « non-art ».
En effet, l’art des avant-gardes du XXe siècle est une désorientation organisée par le capital à travers les différentes formes du capitalisme, d’État ou libéral. Si, pour Badiou l’événement est la crise qui appelle l’avènement d’une vérité nouvelle, on concevra qu’il n’y ait, pour un chrétien, qu’un seul événement continué : la Révélation. On regrettera par conséquent que Mavrakis, lui-même chrétien, se soit placé, dans sa critique du non-art, sur le terrain « philosophique » – de cette philosophie qui, pour Badiou, naît de l’invention de la mathématique : philosophie de la quantité et de la modernité – plutôt que de développer une critique théologique de l’art contemporain. Cependant, l’auteur emploie dans un passage une expression particulière qui pourrait être la clé véritablement chrétienne de son pamphlet : « Des gens intelligents, dont certains sont même sensibles à la peinture, prennent fait et cause pour ce prétendu "art contemporain". Comment s’expliquer qu’ils confondent ainsi l’art et le non-art, le beau et le nul, ce qui revient en fait à intervertir le bien et le mal, le vrai et le faux ? j’ai toujours été frappé par ce mystère d’iniquité » (p. 64).
Un chrétien ne peut employer inconsidérément l’expression « mystère d’iniquité » ; c’est une périphrase qui n’intervient qu’une seule fois dans les Écritures, dans une Épître de saint Paul, pour désigner l’Antichrist : « Et maintenant, vous savez ce qui le retient (to katékhon) pour qu’il ne soit révélé qu’en son temps. Car le mystère de l’iniquité est déjà à l’œuvre ; il suffit que soit écarté celui qui le retient (ho katékhon) » [3]. Saint Paul nous dit que « quelque chose » empêche la manifestation de l’ennemi de la vérité. Il est généralement admis que cette puissance qui fait obstacle (to katékhon) est l’Empire romain. Évidemment, si l’on estime que l’Empire romain s’est éteint depuis longtemps, il faut en conclure que, depuis cette disparition, l’Antichrist est parmi nous. Mais on peut aussi considérer que l’Empire romain a subsisté jusqu’à nos jours sous la forme des nations européennes de l’Empire chrétien. Le Traité de Rome, signé en 1957, en instituant la Communauté économique européenne a peut-être une signification eschatologique que dévoilerait son propre nom. Quant à la date, elle indique le proche avènement du schisme duchampien, cette inversion de l’art contemporain qu’il nous faut interpréter comme le négatif révélateur de l’Abomination de la désolation.
On remarquera que dans son livre Mavrakis parle avec insistance de la haine de Badiou pour la « civilisation » européenne. D’une certaine façon les nations chrétiennes se sont dissoutes dans l’Union européenne. Cette dissolution a produit le triomphe de Sarkozy et Badiou, deux noms qui désignent la même chose.
[1] Le Siècle, Éditions du Seuil, 2005, p. 185.
[2] Gérard Conio, Les Avant-Gardes : entre métaphysique et histoire, L'Âge d'Homme, 2003, p. 13.
[3] 2 Th 2, 6-7.
Commentaires
Écrit par : Pascal Hérault | mercredi, 10 mars 2010
Répondre à ce commentaireÉcrit par : Alain Santacreu | dimanche, 14 mars 2010
Répondre à ce commentairele communisme qui vient avec Badiou est clairement et joyeusement athéiste matérialiste et donc (enfin !) philosophique
puisque chez Badiou ce sont la vérité et l'amour qui sont en jeu, ensemble, pour refonder le politique et l'art
il s'agit donc pour lui, sérieusement, d'en finir avec la chrétienté (ou Occident) et le capitalisme (ou Mort)
je tiens que le projet de Badiou est aujourd'hui le seul projet philosophique contemporain car le seul métaphysique (le reste est sciences humaines ou théologies)
je pense que ce projet est dans la droite continuité du projet d'Antonin Artaud, qui, après 1945, produira la seule anthropotechnologie du XXème siècle
voir ici
http://www.editions-lignes.com/ARTAUDIEU.html
Écrit par : alain jugnon | mercredi, 17 mars 2010
Répondre à ce commentaireÉcrit par : Alain Santacreu | mercredi, 17 mars 2010
Répondre à ce commentairepas de problème : ce sont des mots
Badiou et moi ne décrétons pas que dieu n'est pas
nous savons ce qu'il en est : qu'il n'est rien, ni dieu, sinon des hommes, du langage et des vérités par ailleurs
c'est toute la merveille humaine de la pensée de Badiou, une vérité pratique refondée et reconstituante
quant à Artaud puisqu'il est dit et rendu public clairement dans mon livre ce qu'il en est, c'est cela qui est : on peut ne pas lire bien évidemment, on devrait surtout dire autrement et rendre public si autrement peut être dit, mais il n'en est rien.
Écrit par : alain jugnon | jeudi, 18 mars 2010
Répondre à ce commentaireÉcrit par : Alain Santacreu | jeudi, 18 mars 2010
Répondre à ce commentaireMaxence Caron, "La Vérité captive. De la philosophie", le Cerf / Ad Solem, 2009, p. 376, note 44.
Écrit par : Jean-Marie MATHIEU | samedi, 20 mars 2010
Répondre à ce commentaireque la pensée de l'autre soit absente et niée chez vous
le christianisme n'est pas un humanisme
c'est une maladie maniaco-dépressive
dont quelques autres et moi-même allons vous débarrasser
surtout continuez à ne pas exposer l'autre que je suis (accompagné d'Artaud et de Badiou) dans ces commentaires
dieu cette chose qui vous mine l'esprit vous en sera reconnaissant, c'est certain
à bon entendeur
Écrit par : alain jugnon | samedi, 20 mars 2010
Répondre à ce commentairerien de philosophique dans tout ce charabia
en 2010 la philososophie c'est Badiou, c'est-à-dire la métaphysique
je n'ai jamais vu le rapport entre Aristote et la philosophie et le monothéisme
votre monomaniaquerie théiste est une mythologie peu efficace en 2010, soyez sérieux SVP
Écrit par : alain jugnon | samedi, 20 mars 2010
Répondre à ce commentaireÉcrit par : Jean-Marie MATHIEU | samedi, 20 mars 2010
Répondre à ce commentaireÉcrit par : Alain Santacreu | dimanche, 21 mars 2010
Répondre à ce commentaireÉcrit par : alain jugnon | dimanche, 21 mars 2010
Répondre à ce commentaireÉcrit par : Alain Santacreu | dimanche, 21 mars 2010
Répondre à ce commentaireLe nazisme avait tout avantage et toute possibilité de négocier et penser avec le catholiscisme (Pie XII n'est pas mort à Auschwitz) que ce soit à partir de l'antisémitisme religieux qu'à partir de la politique antihumaniste.
Le christianisme a toujours inventé des bottes à la taille de son dieu : c'est mythomanie et erotomanie ensembles.
Écrit par : alain jugnon | dimanche, 21 mars 2010
Répondre à ce commentaireÉcrit par : Jean-Marie MATHIEU | dimanche, 21 mars 2010
Répondre à ce commentaireÉcrit par : Alain Santacreu | dimanche, 21 mars 2010
Répondre à ce commentaireme revendique nietzschéen et cela suffit
individu et souverain en tant que tel, le juste nécessaire
le christianisme quand il théologise politique et comme jamais se veut apocalyptique
le jésus armé et vengeur se retrouve aujourd'hui chez nombre de dits penseurs de droite (Muray, Dantec...) avec bien sûr la sacro-sainte référence à Bloy : "J'attends les cosaques et le Saint Esprit" (Au seuil de l'Apocalypse, Léon Bloy, moi aussi je lis les autorités chrétiennes autoritaires)
ce christianisme souvent catholique (dieu pour tous et chacun pour soi contre l'autre) a joué, peut jouer, jouera sa partie nihiliste avec les Etats totalitaires... c'est une histoire et un atavisme monothéistiques, rien à voir avec l'athéisme qui est d'abord un humanisme : voir la contre-histoire de la philosophie d'Epicure à Feuerbach
la "pensée" chrétienne perdue qu'elle est dans le monde réel cherchera encore à révisionner Badiou et d'autres comme elle l'a fait avec Derrida et Deleuze : la philosophie contemporaine est philosophie en s'affirmant vigilante, déconstructrice et moderne (nietzschéenne), cf la ligne de démarcation althussérienne.
"L'horizon kénotique de la mort de Dieu et la ré-immanentisation anthropologique (les droits de l'homme et de la vie humaine avant tout devoir envers la vérité absolue et transcendante de l'engagement devant l'ordre divin : un Abraham qui refuserait désormais de sacrifier son fils et n'envisagerait même plus ce qui fut toujours une folie). Quand on entend les représentants officiels de la hiérarchie religieuse, à commencer par le plus médiatique et le plus latinomondial et cédéromisé qui soit, le pape, parler d'une telle réconciliation oecuménique, on entend aussi l'annonce ou le rappel d'une certaine "mort de Dieu"" (Jacques Derrida, Foi et savoir)
Écrit par : alain jugnon | lundi, 22 mars 2010
Répondre à ce commentaireÉcrit par : alain jugnon | mardi, 23 mars 2010
Répondre à ce commentaireMaxence Caron, "Pages. Le sens, la musique et les mots", Paris, Séguier, 2009, p. 64.
Écrit par : Jean-Marie MATHIEU | mercredi, 24 mars 2010
Répondre à ce commentairerefuser de lire et faire lire Artaud contre christ ou refuser ma parole très humaine trop humaine
ne va pas vous aider à retrouver le sain chemin de la pensée véridique
Caron est bon mais son révisionnisme concernant Rimbaud est ridicule, psychiquement autistique et formellement impossible
je vous laisse prendre conscience de la nécessité morale que vous avez à rendre publique ou pas la suite de mon dialogue avec Caron et vous-même
à bon entendeur salud
Écrit par : alain jugnon | jeudi, 25 mars 2010
Répondre à ce commentaireau minimum
c'est de publier le commentaire dans le quel je cite Artaud
pour répondre à Caron
il s'agirait ici d'éveiller une âme au réel
Écrit par : alain jugnon | jeudi, 25 mars 2010
Répondre à ce commentaireCARON, Maxence, "Pages", Séguier, 2009, p.251, 'Céline : apocalypse, âme et musique.'
Écrit par : Jean-Marie MATHIEU | jeudi, 25 mars 2010
Répondre à ce commentaireSans doute vous sentiez-vous flatté que Monsieur Maxence Caron ait pu s'intéresser à vos élucubrations. Je suis désolé de vous décevoir mais il n'en est rien. Il s'avère que c'est Monsieur Jean-Marie Mathieu qui, assez maladroitement, il faut bien en convenir, s'est permis de signer du nom de "Maxence Caron" des citations tirées des oeuvres de cet auteur. En tant que responsable de ce blog, je me dois par conséquent de présenter toutes mes excuses non seulement à Monsieur Maxence Caron mais aussi à tous ceux qui auraient pu être abusés comme vous-même l'avez été, Monsieur Jugnon. J'ai donc rectifié les signatures, ainsi que l'on pourra le vérifier. D'autre part, ayant été obligé de mettre en suspens certains de vos messages, tant que cette "affaire" n'était pas élucidée, je viens de les mettre en ligne, sans aucune censure, comme vous pourrez le constater. Cependant, je ne souhaite pas y répondre et je vous demande, Alain Jugnon, d'avoir la courtoisie de bien vouloir dorénavant cesser d'intervenir sur ce blog.
Écrit par : Alain Santacreu | jeudi, 25 mars 2010
Répondre à ce commentairecher Alain Santacreu j'accepte donc que vous me traitiez d'élucubrateur, c'est un fait, aussi (nous sommes nombreux et hommes de l'élucubration)
je vous remercie de votre totale honnêteté ici démontrée
tout ceci se joue dans la pensée et nous savons faire cela vous et moi
grâce nous en soit rendue
et je me tais
Écrit par : alain jugnon | jeudi, 25 mars 2010
Répondre à ce commentaireÉcrit par : Belzébuth | vendredi, 02 avril 2010
Répondre à ce commentaireÉcrit par : Alain Santacreu | samedi, 03 avril 2010
Répondre à ce commentaireÉcrit par : Mavrakis | lundi, 12 avril 2010
Répondre à ce commentaireÉcrit par : Jean-Marie MATHIEU | mardi, 13 avril 2010
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